Dans le monde impitoyable de la criminalité en Seine-Maritime, un motard intrépide se retrouve au coeur d’un braquage brutal. Mais a-t-il survécu pour raconter l’histoire? Plongeons au coeur de cette affaire hors du commun pour découvrir la vérité.
Écrit par : Alexandra Dupont, journaliste d’investigation, spécialisée dans les faits divers et les affaires criminelles. Son objectif est d’apporter un éclairage précis et captivant sur les événements tragiques, en adoptant un style narratif percutant et informatif.
Un rendez-vous qui tourne mal
Ce devait être une simple vente de moto, une transaction comme une autre. Cet habitant du Pays de Bray se souviendra pourtant longtemps de cette journée de juin 2018. Ayant publié une annonce en ligne pour vendre sa moto de cross, il reçoit rapidement un appel d’un acheteur potentiel. Rendez-vous est donc pris devant la mairie de son village proche de Neufchâtel-en-Bray, en Seine-Maritime.
Une rencontre désastreuse
Arrivé sur les lieux, le vendeur engage une discussion courtoise avec un jeune homme au sujet du prix (4 100 euros) et de l’état de la moto. Mais rapidement, les choses prennent une tournure angoissante lorsqu’un second individu apparaît, armé d’un flashball. Le premier sort à son tour un pistolet et braque l’arme sur la tempe du vendeur.
Le message des agresseurs est limpide : la moto sera volée, sans paiement. Après avoir démarré l’engin, ils disparaissent en le dissimulant dans un fourgon stationné à proximité.
Une cavale inquiétante
En tentant de retourner chez lui à pied, le vendeur réalise qu’il est suivi par une Peugeot 307 verte. Pris de panique, il trouve refuge chez un voisin. Le véhicule disparait alors des lieux.
Un réconfort tardif
Les jours passent, mais la justice ne s’est saisie de l’affaire que six ans plus tard, en juin 2024. Le tribunal de Dieppe a jugé trois des quatre hommes impliqués dans ce que le substitut du Procureur de la République considère comme un commando.
Ce qui ressort des débats, c’est le rôle ambigu des occupants de la 307 verte. Etaient-ils là par hasard ou étaient-ils complices, comme le pense le Parquet ?
Le témoignage poignant de la victime
Témoin clé, la victime a décrit avec émotion son état psychologique perturbé encore six ans après les faits. Il avoue craindre des représailles et évite de se rendre à Rouen. Son témoignage poignant met en avant le traumatisme durable causé par cette agression.
« Quand on a discuté avec celui qui se prétendait acheteur, j’ai communiqué mon adresse parce que j’avais aussi des pièces à lui proposer. Aujourd’hui encore, je crains des représailles et je n’ose plus aller sur Rouen de peur de les croiser. »
Un verdict sans appel
Michaël Bouraya, substitut du Procureur de la République, a qualifié les faits d’abjects et a salué le courage de la victime. Les peines prononcées par le tribunal vont de trois ans de prison ferme avec mandat d’arrêt pour le principal accusé absent à l’audience, à douze mois dont six fermes aménageables pour les autres.
En plus des peines de prison, les prévenus ont été condamnés à payer 4 100 euros de dommages et intérêts pour le préjudice matériel, 6 000 euros pour le préjudice moral et 2 000 euros pour les frais de justice.