Le Yamaha T-Max 560 marque un énième épisode pour l’histoire du leader du marché des maxi-scooters en France. 20 ans après la première édition, le vaisseau amiral du constructeur japonais sort un nouveau bicylindre urbain qui tire la barre vers le haut pour ses adversaires. Voici les retours sur l’essai de l’imposant Tech Max 560.
La fierté d’enfourcher le Yamaha T-Max, roi des maxi-scooters
Avec ses 47,5 chevaux, le T-Max 560 Tech est le plus puissant de sa lignée. En dépit de son allure agressive, le successeur du feu Yamaha Majesty répond aux exigences de la Norme Euro5. La meilleure vente d’Europe des scooters de plus de 250 cm3 reste avant tout un bon exemple à suivre en termes de courtoisie sonore. Le nouveau pot d’échappement plus lourd de 1,3 kg émet un feulement caractéristique de cette gamme.
Les statistiques confirment que Yamaha veut lancer un segment à part entière dans l’univers des deux-roues. Le nombre d’immatriculation en région parisienne et dans les plus grandes agglomérations de France démontrent l’engouement des citadins pour cette monture mi-scooter mi-moto. Contrairement à d’autres modèles, la production du T-Max est toujours directement assurée dans les chaines de montage au Japon, non pas dans les ateliers de MBK Industrie à Saint Quentin.
Le T-560 consolide le statut de modèle inégalé du T-Max. En deux décennies, les concurrents ont convoité sa place sans réussir. Derrière son sillage, BMW et ses C 650 Sport et C 650 GT ont du mal à suivre. La taiwanaise Kymco qui aligne son AK 550 ne parvient pas non plus à se hisser à son niveau. Dans le top 5, Sym MaxSym TL est un ingénieux copieur, mais rien de plus. Le Scooter cargo Burgman 650 Suzuki est à la traîne dans cette course à la vente. C’est aussi le cas du Honda X-ADV 750, le cross over mal aimé.
Les spécificités du nouveau tyrannosaure japonais
Cette 7e génération du T-Max porte à 35 kw, soit 47,5 chevaux la puissance du moteur. Ce bel engin demande seulement le permis A2. C’est un modèle idéal avant de passer aux vraies motos. La prise en main se fait presque intuitivement. Les 1575 mm d’empattement ne semblent pas être un problème pour évoluer dans une jungle urbaine. D’ailleurs, Yamaha a fait l’effort de redessiner le maxi-scooter. Pour ses 20 ans, T-Max arbore des feux arrière à LED beaucoup plus fins.
Côté moteur, les deux cylindres gagnent 32 cm3 de plus pour passer de 530 à 562 cm3. La course reste à 73 mm comme sur le T-Max 530, mais l’alésage évolue de 68mm à 70 mm. Les 2mm de plus permettent de gagner quelques newton-mètre de couple. Le constructeur de Hamamatsu au Japon évoque 3,5% de puissance supplémentaire comparée au modèle de 2012. Le pneu arrière produit une poussée de 55,7 Nm à 5 250 tr/min. Cette moto de 220 kg ne comporte aucun bridage !
Puis de nombreux points ont été revus sur la partie mécanique. Chambre de combustion, soupapes d’admission, échappement, transmission et système de refroidissement ont été remis à niveau. Les ingénieurs ont dû peaufiner des détails puisque le modèle précédent était déjà presque parfait en tout point. Les 2 modes de conduite Touring et Sport se règlent d’une seule pression du pouce droit. Ils n’ont pas oublié le contrôle de traction et le Smart Key avec verrouillage de la béquille centrale.
Signature lumineuse agressive et finition high level
En ce qui concerne le look, l’apparence du T-Max n’a pas beaucoup changé pour l’édition 2020. Yamaha a écarté toute prise de risque sur son best-seller. Les concepteurs ont juste modifié l’éclairage avec des feux de jour monté sur les côtés de la proue. L’arrière devient beaucoup plus aérodynamique avec un dessin plus fin et des lignes fuyantes à la manière d’une Yamaha R1. Le tout est sublimé par des feux arrière LED élancés.
L’équipe Yamaha a pris note des différents retours qu’il y a eu sur le T-Max 530DX. Ce dernier avait tellement de prestance qu’il était jugé comme le scooter de « snobs ». Quoi qu’il en soit, la finition est d’un excellent niveau avec un carénage fermé au millimètre près. Le constructeur japonais qui n’a jamais produit d’automobile démontre une fois de plus que son domaine restera à jamais la moto.
Yamaha fabrique des pianos à queue et des voiturettes de golf. Elle sait satisfaire une clientèle à cheval sur la qualité. Le choix des matériaux pour le T-560 ne laisse aucune place pour le hasard. La peinture et le vernis font presque oublier que ce scooter est essentiellement recouvert de plastique. D’ailleurs, les connaisseurs ne trouvent pas de véritable changement exterieur entre le modèle de 2012 et celui de 2020. Comme pour la Golf de Volkswagen, toute modification majeure peut hérisser les poils.
Aucun changement majeur en terme de prise en main
Il faut essayer le T-Max Tech pour noter les différences avec le T-530. La hauteur de selle reste à 800 mm pour mettre à tout le monde de profiter de ce scooter XXL. Un pilote de 1,60 m n’aura aucun mal à avoir les deux pieds à plat sol sans se lever. Malgré le tunnel central facilement enrayé, l’échancrure laisse une accessibilité correcte. Le siège est généreusement large. Il l’est même trop au niveau de l’arcade d’entrejambe. Le passager doit aussi savoir bien écarter les cuisses et s’asseoir confortablement tout en répartissant son poids sur les pose-pieds amovibles.
Les commandes d’ouverture de trappe et d’essence qui se trouvent pratiquement sur la partie avant de la selle ne sont pas une idée de génie de la part de Yamaha. Ce sont surtout les scootéristes de petite taille qui pourront ressentir la présence des deux boutons sous leurs cuisses. Ils peuvent les activer par inattention. Avoir le coffre ouvert en pleine circulation peut être problématique.
En dépit du léger couac des boutons d’ouverture de coffre et d’essence, le T-560 est bien conçu dans l’ensemble. Le siège permet d’avoir une colonne vertébrale bien droite. Puis, il y a beaucoup de place pour le pied entre la selle et la partie avant. Le guidon se trouve à une position qui ne fatigue pas l’épaule. Le pare-brise n’est pas réglable, mais offre une protection optimale si le scooteriste n’est pas trop grand. De part et d’autre du guidon, les commodos multifonctions sont les mêmes que ceux de la Yamaha FJR 1300.
Le roi des maxi-scooters s’est beaucoup assagi
Il y a deux décennies, le Yamaha TMAX 2001 avait deux cylindres de 499 cm3. En 2020, le modèle a 562 cm3 et 7,5 chevaux de plus. Ce gain s’est fait au frais de nouveaux pistons forgés en aluminium ainsi qu’une chambre de combustion optimisée. Les motoristes ont aussi retravaillé les soupapes d’admission et la ligne d’échappement. L’ajout d’un dispositif catalytique renforcé rend le système conforme à la norme Euro5.
Le bicylindre parallèle est toujours incliné vers l’avant. La sonorité reste la même avec un volume réduit de quelques décibels en respect des certifications. Le « timbre » est plus grave selon Yamaha. Les pilotes vont surtout entendre le feulement typique du silencieux adaptable Akrapovic. Le roi des maxi-scooters ne fait du bruit que lorsqu’il part à l’assaut.
Quoi qu’il en soit, le T-Max a pris de la maturité. Désormais, il ne réveillera plus les habitants des grandes villes. Les éléments du pot d’échappement ne peuvent plus être traficotés expressément pour attirer l’attention. La moto n’a pas changé de cible. Ce sont les fans qui ont muris. Par contre, ce véhicule accélère toujours de façon linéaire. L’allonge est légèrement renforcée, surtout à partir de 6 000 tr/min. Avec des mots simples, ce modèle est devenu un tantinet poussif.
Davantage de reprises à haut régime
L’agrandissement du diamètre des cylindres constitue ainsi un changement important en plus des feux réstylés. Au guidon, cette modification de 3 mm procure plus de reprises que sur le T-530. Il faut monter au-dessus des 4 000 tr/min pour s’en apercevoir. Cela dit, le moteur tourne plus rond que la plupart des grands scooters. C’est le fruit de 20 ans de développement. D’ailleurs, les ingénieurs ont pris 7 ans pour mettre au point ce nouveau bloc 562cm3.
Les motoristes d’Yamaha ont aussi porté beaucoup d’attention sur la transmission. Les démarrages ne sollicitent pas tellement l’embrayage CVT sur le TMAX 560. Il ne faut pas monter très haut dans les tours pour lancer cette moto de 218 kg tout pleins faits. De plus, l’antipatinage est désormais au point. Ce sont de vrais progrès au niveau de l’agrément routier. La stabilisation du régime donne un ralenti beaucoup plus soft qui n’attire pas l’attention. Le roi s’est fait discret.
Le 130 km/h peut être atteint sans aller au-delà des 5 500 tr/min. Les conducteurs allemands vont pouvoir tester sur l’Autobhan si l’aiguille peut effectivement aller jusqu’à 180 km/h. Il faudra aussi voir ce qui arrive lorsque le compteur pointe 7 400 tr/min environ. Comme pour le T-560, le modèle actuel a un tableau de bord basique avec un écran central au milieu de deux cadrans à aiguilles (tours moteur et vitesse).
RAS pour le comportement routier
Sur route, cette nouvelle génération de TMAX reste à sa lignée. Le modèle 560 garde le même comportement avec une stabilité exceptionnelle à toute vitesse. L’upgrade de ce millésime se porte sur des suspensions fermes, mais pas trop. Le pilote ressent moelleusement la topographie du bitume. L’amortisseur central parfaitement caché sous le châssis digère le pavé sans broncher. Puis, le freinage est juste très bien dosé avec un ABS au point. Les deux disques à étrier à fixation radial sur l’avant et le troisième sur la roue arrière stoppent net le véhicule.
Les pneumatiques Bridgestone SC confèrent une tenue de route appréciable. Il n’y a rien à dire au niveau de l’adhérence. Le cap est maintenu même sur une piste légèrement bosselée et à plus de 80 km/h. Ce respect de trajectoire à vive allure était impossible avec les premiers grands scooters Yamaha et quelques modèles actuels. Le TMAX 560 est donc fiable, surtout grâce à son centre de gravité bas.
La maniabilité n’est pas tout à fait le point fort de ce scooter. Il a fallu retravailler l’inertie. De toutes les manières, cette bécane reste relativement agile lorsqu’il s’agit de se faufiler entre les voitures dans les embouteillages. Sur route, le mode SPORT manque légèrement de souplesse. Dans les premiers instants, il est assez difficile d’attaquer les virages dans le bon angle, mais cela s’apprend avec de la pratique. En effet, le roi semble parfois refuser de suivre la bonne courbe. Un peu pataud, il tend à se redresser facilement en plein virage. La bonne technique consiste à relâcher les freins avant bien avant l’angle, mais avec une très légère pression sur l’arrière.
Pas d’options spectaculaires pour le maxi scoot nippon
Toutes les déclinaisons du Yamaha TMAX 560 sont bien équipé. Les finitions ont toutes l’ABS et le contrôle de motricité. Tous les modèles ont deux modes de conduite, mais la cartographie Route reste la plus recommandable. Avec le Sport Drive, la moto devient plus réactive, sans pour autant apporter plus de plaisir de conduire.
Sous la selle, l’espace de rangement est correct. Il y a assez de place pour une housse avec un ordinateur de 17 pouces. Un seul casque intégral peut s’y tenir. À la rigueur, les couples pourront investir sur des modèles jets taille S. Le coffre laisse peut-être à désirer, mais ce scooter ne cherche pas non plus à rivaliser avec un trail. Pour compenser ce détail, le vide-poche est profond. Il ne peut pas être verrouillé, mais une prise 12 volts s’y trouve à l’intérieur.
Particularité de la finition Tech Max 560, la bulle électrique est réglable. Ce pare-brise ne monte pas trop haut, mais apporte une protection pour le visage. Il vaut mieux toujours mettre des lunettes pour éviter les projections. Autres options, les poignées et selles chauffantes sont de vrais alliés pour l’hiver. Ce sont des arguments de taille en termes de confort. Ils font oublier le tableau désuet bien en deçà de ce qui équipe les BMW 400 qui ont leur appli dédiée. Kymco a aussi son Noodoe.
Quel verdict pour ce grand scooter de 13 799 €
Avant que la sentence tombe, il faut préciser que deux principales déclinaisons du T-MAX 560 sont vendues sur le marché européen. Le haut de gamme baptisé TECH-MAX se facture à 13 800 €. La version standard est à 12 000 €. À part le pare-brise réglable, peu de détails permettent de les dissocier.
5 points appréciables sur ce T-Max TECH 560
- La qualité de fabrication et la finition reflètent 20 ans de production.
- Le moteur est d’une très agréable souplesse, quel que soit le régime.
- Les performances se mesurent surtout en ville, lorsqu’il faut rapidement dépasser.
- Les pneumatiques sont irréprochables.
- Bien que basiques, les équipements et instruments de bord sont fonctionnels.
5 détails qu’il faudra encore travailler
- Le T-560 est quasiment un T-530 vendu à un prix d’écrémage, qui exclut les fans des premières heures.
- En 10 ans, Yamaha n’a pas pu développer un meilleur tableau de bord.
- Les concurrents ont le GPS et l’intelligence artificielle en série.
- La maniabilité reste à revoir pour le T-Max 560 : cette moto ne braque pas.
- L’entretien de ce scooter haut de gamme devrait se faire en concessionnaire tous les 6 000 km.