Alors que le contrôle technique est déjà obligatoire depuis de nombreuses années pour les voitures et les poids lourds, les motos, scooters et autres véhicules de catégorie L devront s’y soumettre à partir du 15 avril 2024. Publié au Journal Officiel le 24 octobre 2023, le décret n°2023-974 précise les modalités d’application de cette nouvelle mesure. Passage en revue des différents points qui seront inspectés lors de ce contrôle technique version deux-roues.
Identification, freinage, direction : les 9 points scrutées à la loupe
Le contrôle portera sur 9 fonctions principales du véhicule, divisées en sous-catégories. Certains points sont considérés comme des défaillances mineures, d’autres comme majeures ou critiques. Seules ces deux dernières seront éliminatoires. Voici le détail :
1. Identification
- Présence et lisibilité du numéro d’identification (VIN)
- Concordance du VIN avec les documents du véhicule
- État général permettant le contrôle
2. Équipements de freinage
- État, fonctionnement, efficacité du frein de service
- État, fonctionnement, efficacité du frein de stationnement
- État des flexibles, tuyaux rigides, réservoirs, valves, maître-cylindre, étriers, plaquettes, disques, tambours
- Présence et fonctionnement des témoins de défaillance
- Présence et état du système antiblocage ABS
3. Direction
- État et fixation du guidon, de la colonne, de la fourche et des amortisseurs de direction
- Absence de déformation, fissure, corrosion excessive
- Géométrie du véhicule
4. Visibilité
- Présence et état des rétroviseurs
- Présence et état du champ de vision du pilote (pare-brise)
5. Éclairage, signalisation et équipements électriques
- Présence, état, fonctionnement, couleur, orientation des feux (croisement, route, brouillard, position, stop, plaques, clignotants)
- Présence et fonctionnement de l’avertisseur sonore
- Présence et état de la batterie et des connexions électriques
6. Essieux, roues, pneus, suspension
- État des essieux, bras et articulations de suspension
- Fixation, déformation, usure des roues et pneus
- Pression des pneus
- Présence et état des garde-boue
7. Châssis et accessoires
- État général du cadre, absence de déformation, fissure, corrosion
- Présence et état des accessoires (béquille, poignées, repose-pieds, rétroviseurs, carénages, garde-boue…)
- Présence et fixation de la plaque d’immatriculation
- Contrôle des éventuelles transformations
8. Autres équipements
- Présence et état des ceintures de sécurité et de leurs attaches (véhicules concernés)
- Présence et état des sièges et de leurs ancrages
- Fonctionnement de l’indicateur de vitesse et du compteur kilométrique
9. Pollution et nuisances
- Présence et état du système d’échappement et du pot catalytique
- Contrôle des émissions polluantes (CO, HC, NOx, particules)
- Contrôle du niveau sonore (à partir de 2025)
- Contrôle visuel d’absence de fuite de liquides polluants (huile, carburant, liquide de refroidissement…)
Défaillances mineures, majeures ou critiques : ce qui change
Si la présence de défaillances mineures n’empêchera pas l’obtention d’un avis favorable, une seule défaillance majeure ou critique entraînera un refus du contrôle technique. Voici quelques exemples concrets :
- Défaillances mineures : pression des pneus incorrecte, cache de protection légèrement endommagé, légère fuite d’huile moteur…
- Défaillances majeures : usure importante des plaquettes de frein, fixation défaillante du pot d’échappement, pneu lisse, absence de rétroviseur, feu stop inopérant…
- Défaillances critiques : défaillance du système de freinage, fissure importante sur le cadre ou la fourche, jeu excessif dans la direction…
Résultat favorable ou contre-visite sous 2 mois
En l’absence de défaillance majeure ou critique, le contrôle sera validé et un procès-verbal favorable sera remis au propriétaire du deux-roues. Dans le cas contraire, une contre-visite devra être réalisée dans un délai de 2 mois, après réparation des défauts constatés. Passé ce délai, un contrôle complet devra à nouveau être effectué.
Malgré les protestations de certains motards, ce contrôle technique version moto sera donc bel et bien une réalité dès le printemps 2024. L’objectif annoncé est de renforcer la sécurité sur les routes et de limiter la pollution, alors que les deux-roues motorisés sont surreprésentés dans les accidents. Mais certains y voient surtout une nouvelle taxe… Qu’en pensez-vous ? Le contrôle technique moto est-il vraiment indispensable ou s’agit-il d’une mesure de trop ? Donnez-nous votre avis en commentaire !
