Avec le développement des nouvelles mobilités, l’autopartage résidentiel se développe peu à peu en France. Associée à l’électrification des parcs automobiles, cette nouvelle manière de se déplacer répond aux enjeux écologiques et sociétaux recherchés par les collectivités et les habitants.
Partager une voiture électrique avec ses voisins, c’est possible !
Aujourd’hui, posséder une voiture n’est plus forcément en vogue pour certains. L’usage d’un véhicule comme un service de mobilité s’inscrit comme une tendance vers davantage de sobriété et surtout source d’économies.
L’autopartage est une solution en pleine expansion. Massivement développée par les collectivités, cette solution commence à être abordée par les acteurs privés.
C’est notamment le cas en Vendée où les habitants d’une même résidence disposent d’un service d’autopartage. Une voiture électrique est mise à disposition en libre-service 24h/24 et 7j/7 de tous les habitants de la résidence du Clos des Capucines, située aux Sables-d’Olonne.
Cette voiture partagée provient de la flotte automobile de Marguerite Nantes, la voiture partagée en libre-service, une solution nantaise créée en 2008 qui s’étend aujourd’hui sur la région Pays de la Loire avec ses 53 stations.
Selon Marielle MAURE, responsable communication d’Europcar Atlantique, spécialiste de la location voiture à Nantes et du Groupe SEPAMAT, en charge du réseau Marguerite, « c’est une opportunité pour les résidents de s’affranchir de la possession d’un véhicule pour des trajets courts, mais pas seulement ! L’autopartage permet aussi une approche plus sobre de la mobilité dans un contexte de transition énergétique partagé entre l’électrique et l’hydrogène, deux sources d’énergie qui seront probablement en tension si la mobilité reste orientée sur un usage individuel ».
Un autre projet a également vu le jour à Lyon, au sein de la copropriété du “Vallon d’Ecully”. En partanariat avec Enedis, cette copropriété permet de recharger 250 véhicules en simultané.
Ce type d’initiatives reste cependant rare en France mais a vocation à se déployer de plus en plus.
L’autopartage électrique, une réponse aux problématiques de mobilité actuelles Les collectivités, bien que précurseurs sur ce marché, ne sont pour autant plus les seuls clients de services d’autopartage. Les acteurs privés comme les promoteurs immobiliers en font aujourd’hui partie.
La diversification de la clientèle vers les acteurs privés était une suite logique. Ces acteurs doivent rendre des comptes en matière de stationnement et de mobilité auprès des pouvoirs publics. L’autopartage est une forme de réponse dans l’ère du temps.
Disposer d’une solution d’autopartage électrique s’inscrit aussi dans les nouveaux projets d’éco-transition de l’État (développement des ZFE (zones à faible émission), réduction du nombre de places de stationnement en centre-ville, interdiction de circulation des véhicules polluants dans certaines métropoles, etc.).
L’électrification des véhicules en France progresse pas à pas
La problématique autour de la mobilité n’est pas la seule problématique à prendre en considération pour répondre aux nouveaux enjeux écologiques de l’État. L’électrification du parc automobile en est une autre.
Le développement du parc de voitures électriques progresse mais le nombre de bornes ne suit pas suffisamment, ce qui entraîne des difficultés de recharge pour les propriétaires de voitures électriques (stations embouteillées sur l’autoroute, borne pas toujours en état de marche ou adaptée à l’abonnement, temps de recharge encore long, etc.). La peur de la panne représentant encore un frein majeur à l’achat d’un véhicule électrique.
Avec ses 44 000 bornes de recharge, la France est encore loin de son objectif des 100 000 bornes publiques d’ici fin 2021. D’autant plus que seulement 2 700 bornes sont à haute puissance et 1 100 bornes à très haute puissance. C’est encore trop peu malheureusement.
Pour pallier cela, de nouveaux projets émergent. Par exemple, NW Groupe qui développe des bornes de recharge ultra rapides, installera 600 bornes en France d’ici l’automne 2023 permettant ainsi aux automobilistes de récupérer 300 kilomètres d’autonomie en 10 minutes.
À l’heure actuelle, quelque 568 000 bornes privées sont toutefois dénombrées en France. Un chiffre qui prouve que le maximum des recharges se fait à domicile ou en entreprise mais il faut pouvoir partir en week-end ou en vacances sans appréhension.
Cette problématique est réellement prise au sérieux. Les demandes de financement de bornes de recharge électriques se multiplient et de nombreux appels d’offres sont lancés.
Aujourd’hui, 164 des 415 aires d’autoroutes sont équipées de bornes de recharge. L’objectif est d’équiper la moitié des aires d’ici fin 2022 avec principalement des bornes de recharge haute puissance. En outre, les bornes se déploient aussi au niveau de la voirie et sur les parkings de grandes surfaces, notamment chez Lidl, qui propose 2 000 bornes de recharge. Les clients peuvent recharger leur automobile gratuitement. Le succès de cette initiative est tel que l’enseigne envisage de faire payer 1 €uro pour éviter les « squatters ».
Quand est-il au niveau européen ?
Sur les 225 000 bornes présentes en Europe, 3 bons élèves se démarquent : les Pays-Bas, la France et l’Allemagne cumulant à eux trois 70% des bornes de recharge publiques européennes.
Pourtant le déploiement des bornes de recharge devra tendre à se généraliser puisque la Commission Européenne a acté la fin des moteurs thermiques pour 2035.
L’ambition de la Commission est d’atteindre le million de bornes d’ici la fin 2030 pour permettre ainsi à tout automobiliste de trouver une borne de recharge rapide tous les 60 kilomètres.
Pour gagner la course à l’électrique, les bornes de recharge sont donc au cœur de toutes les préoccupations. Et la voiture partagée fait aussi partie de l’équation.