Souvent critiqué par les blogs de mécanique automobile et les chaînes YouTube, le moteur Pantone a soulevé un vague d’enthousiasme à sa création. Le système breveté en 1998 continue de faire parler de lui, surtout à une époque où le prix de l’essence atteint un pic historique. Voici tout ce qu’il y à savoir sur une invention qui a pour objet de réduire la consommation de carburant.
Le moteur Pantone utilise de la vapeur d’eau
Dans un circuit classique, le moteur à explosion est alimenté en un mélange d’air et de combustible. Avec le système créé par Gilier Pantone (1950-2015), les cylindres reçoivent un gaz contenant de la vapeur d’eau. Selon son inventeur, cette technologie consiste à produire des bulles à partir de la ligne d’échappement. La « flotte » est ainsi acheminée vers un dispositif semblable à un réacteur. Ce boîtier fournit le combustible secret qui s’engouffre dans le bloc moteur. Le ménage d’air humide et chaud entre dans l’admission et enrichirait le régime.
Facile à comprendre, le système Pantone n’a pas conquis les constructeurs. Aucune marque ne s’est aventurée à lui acheter son invention brevetée, même si certains moteurs à hydrogène ont un fonctionnement qui s’en approche légèrement. De plus, le passage de la carburation à l’injection a changer la donne. Les voitures équipées d’injecteur sont plus économiques et offrent plus de rendement. Les calculateurs et les turbos ont aussi apporté leurs lots d’améliorations, rendant le moteur à eau moins pertinent. En effet, le modèle Pantone s’adresse surtout aux véhicules avec carburateur.
Le système est loin de faire l’unanimité
Les avis sont partagés sur le système Pantone. Certains pensent que cette invention fonctionne, mais il n’a jamais été adopté sous le lobbying des entreprises pétrolières. Les partisans de ce dispositif breveté expliquent qu’il est possible de couper l’essence avec de l’eau en portant le mélange à très haute température. La réaction chimique dans le boîtier Pantone rendrait la combustion plus riche en dihydrogène sous forme de particules ionisées. Bref, c’était le moteur à hydrogène avant l’heure.
Du côté de ses détracteurs, le moteur Pantone n’a jamais fait l’objet d’un véritable essai sur une auto. Pas tout à fait au point, le projet de fin d’études ne montre aucune efficacité réelle. Au contraire, mélanger de l’eau à l’essence s’avère contre-productif et dangereux. Le bloc peut rapidement rouiller. Il y a une perte de rendement à cause de l’humidité. Les têtes de bougies s’encrasseront facilement. Divers arguments ont été apportés et les mécaniciens motoristes continuent de s’exprimer sur le sujet.
Que monsieur Pantone ait raison ou non, les constructeurs poursuivent lentement, mais sûrement, leur transition énergétique. D’ici quelques décennies, l’essence sera à son tour relégué au second plan puisque le parc automobile européen sera surtout composé de véhicules électriques.