S’il vous faut un cabriolet pas trop cher, à propulsion, et qui a une « bonne gueule », la Nissan 350Z serait en tête de liste. Indécise entre sportive et GT, la gamme Z retrouve sa véritable identité à travers ce modèle. Moins bourgeois que la 240Z et plus dynamique que les 260Z et autre 300ZX, ce coupé a visiblement tout ce qu’il faut pour plaire, du moins en apparence. Pour en avoir le cœur net, nous avons essayé la 350Z.
Extérieurement, la Nissan 350Z a du punch
Ceux qui connaissent la série Z verront rapidement la différence avec la Nissan 350Z. Avec ses 1450 kg, elle est plus légère que la 300ZX. L’inspiration reste l’Audi TT, même si cette auto se rapproche davantage d’une Porsche Boxster S 986. Les lignes ne sont pas encore aussi fluides que celles des supercars italiens, mais l’effort du constructeur japonais à apporter de la finesse au modèle est palpable.
Lancée en 2003, la 350Z rend hommage à une époque où la marque Datsun existait encore. Cette Nissan était l’une des stars du jeu « Need For Speed : Underground II ». Les modèles antérieurs à 2014 sont moins désormais disponibles entre 10 000 et 15 000 euros sur le marché de l’occasion. Cependant, ces autos ont toujours fière allure avec leurs carrés incrustés sur des lignes courbées. Notez ce détail sur le sigle, les jantes, au niveau du coffre et des poignées de porte.
Une motorisation basique et un habitacle classique
Sous le capot bosselé qui fait penser à un muscle-car américain, le constructeur a enlevé les turbos pour faire place à un bloc atmosphérique 3,5 litres. Le nom 350 vient de cette spécificité. Le V6 promet jusqu’à 280 chevaux, voire 313 ch dans certaines configurations. Les roues arrière de notre modèle d’essai 100 % propulsion fournissent 363 Nm. Bref, c’est un modèle dépassé qui vaut encore le coup d’œil, surtout avec son intérieur kitsch ! Le compte tour central sur le tableau de bord rappelle l’univers de la moto.
La Nissan 350Z n’est pas une voiture de collection, mais reste juste le témoin d’une époque révolue. Ce constat se ressent surtout dans son habitacle pratiquement passé de mode. L’agencement des commandes et les rares aides à la conduite en font toujours une sportive moderne entre deux âges. Toutefois, l’ensemble un peu trop sage manque cette note de fantaisie qui caractérise les autres voitures du même segment.
Une prise en main facile pour cette sportive
Les sièges baquets chauffants sont bien trop larges pour un homme de taille moyenne ou une femme. De plus, le cuir est glissant au point de donner au passager l’impression de se vautrer. L’appuie-tête est à revoir. Pensé pour une posture de conduite sur circuit, il est juste trop penché en arrière. En dépit d’un large hayon, le coffre s’avère aussi peu pratique avec une barre épaisse de rapprochement qui passe à travers. Le volant cache bien l’airbag incrusté à l’intérieur. Il manque un peu de précision, mais c’est compréhensible pour une propulsion « pur jus » des années 2000.
Le démarrage se fait sans à coup. C’est plutôt bon signe pour une voiture de cet âge. Le V6 a un timbre grave pour ses trois litres et demi. Le grondement des 6 cylindres de 600 cm3 est bien proche de celui d’un V8 américain que le son d’une Ferrari. Dès les premiers mètres, la 350Z montre son agressivité, mais rugit réellement à partir de 4 000 tours/minutes. La poussée se ressent bien au fur et à mesure que les rapports montent. La boîte manuelle légèrement ferme avec un guidage précis n’a rien à envier à un bon GT.
Une sportive née pour drifter
S’il y a une discipline sur laquelle la Nissan 350Z excelle, ce serait le drift. À défaut de palmarès dans de véritables compétitions, cette petite voiture s’impose sur les pistes de dérapage contrôlé. Son châssis en aluminium avec double strangulation semble être conçu pour s’amuser sur les virages. À vive allure, l’auto s’accorde un peu de liberté sur les ronds-points et les épingles. Rassurez-vous, le constructeur en est totalement conscient et a prévu des aides à la conduite pour drifter en toute sécurité.
Le meilleur de l’essai arrive lorsque vous désactivez l’électronique, au profit d’une généreuse puissance. Le couple remarquable fait légèrement glisser la voiture, mais la tenue de route reste sécure. Entre de mauvaises mains, quelques 350Z ont embrassé des platanes. Bref, ce coupé cabriolet est assez proche de l’Alpine A110. Cette comparaison avec une légende de l’automobile compte pour un compliment.
Coût abordable, mais fréquents passages à la pompe
La 350Z est rapidement éclipsée par sa petite sœur, la 370Z, dans les années 2010. Les deux ont quasiment le même style à quelques détails près. Le comportement joueur du train avant a été corrigé. De toutes les manières, la 350Z est une excellente voiture de tous les jours. Autour de 20 000 €, il est tout à fait possible de trouver un modèle très bien entretenu et pas trop kilométré. La côte tend encore à baisser avec les années.
Ceux qui aiment la simplicité vont apprécier son V6 sans turbo. Seuls les passionnés pourront comprendre que cette petite japonaise avale jusqu’à 13 litres d’essence sans plomb 95 tous les 100 km. Cette moyenne pondérée est valable pour la ville comme sur autoroute. Son réservoir a une capacité de 80 litres. Cet appétit d’ogresse a été corrigé sur la phase III de 313 chevaux. Si cela peut vous consoler, les pièces de rechange pour la Nissan 350Z sont faciles à trouver dans le commerce et le coût d’entretien reste raisonnable. Si la voiture a réellement fait du drift, il faut prévoir une révision de l’embrayage.
Notre avis sur la Nissan 350Z
Propulsion, V6 atmosphérique, châssis solide : la Nissan 350Z est indiscutablement une vraie sportive. Bien que boudée par les puristes qui repoussent systématiquement les bolides Made in Japan, cette auto mérite ses lettres de noblesse. La conduite est plaisante avec de la nervosité en réserve. Le rupteur à 6500 tours replace cette voiture dans un contexte différent des GT et des supercars.
Notre conseil serait d’investir sur une version à 313 chevaux qui propose plus de puissance sans forcer sur la consommation. Réfléchissez à deux fois, puisque ce modèle coûtera probablement le même prix qu’une BMW Z4 3.0i. Pensez également à vérifier les modifications que le propriétaire aurait faites. L’habitacle d’origine de la 350Z est déjà correct, alors les bidules qui vont juste augmenter le prix de la voiture sont inutiles.